C’est une question que nous recevons régulièrement chez S. Guy Gauthier Evaluateur Inc.

Dans le passé, l’évaluation se faisait sous forme d’opinions. On s’adressait à un professionnel en finances, comptabilité ou autre intervenant spécialiste dans le marché; lequel donnait son opinion personnelle écrite dans un rapport.
Aujourd’hui, l’expertise d’évaluateur est reconnue et plusieurs normes et standards sont établis comme étant les meilleures pratiques et techniques pour procéder à une évaluation d’entreprise. Avant tout, ces normes et standards ont été implantés pour protéger le client et les utilisateurs de cette évaluation.

Quand les spécialistes établissent la juste valeur de votre entreprise, ne soyez pas surpris qu’il y ait eu plusieurs évaluateurs avec différentes expertises qui rédigent votre évaluation finale. Il est évident que l’évaluateur qui évalue vos équipements d’excavation possède une formation et des connaissances différentes que celui qui analyse vos états financiers.

Quand nous procédons à l’évaluation d’une entreprise, nous divisons les actifs en deux catégories: les biens tangibles et les biens intangibles.

Les biens intangibles ne sont pas toujours reflétés dans vos états financiers.  Ils incluent: propriété intellectuelle, marque de commerce, nom commercial, goodwill (achalandage), brevet, liste de clients etc. Il existe trois approches fondamentales pour procéder à cette évaluation : l’approche fondée sur les bénéfices, l’approche fondée sur le coût et l’approche fondée sur le marché.  Il s’agit d’un exercice pouvant aider la direction à identifier et à développer les facteurs importants affectant directement la valeur de votre entreprise. L’évaluateur qui possède cette expertise a suivi une formation théorique et pratique. Il possède la reconnaissance professionnelle appeler EEE « expert en évaluation d’entreprises » aussi appelé CBV  » Chartered Business Valuators « . Il peut, entre autres, fournir de l’assistance à l’évaluation de la marque de commerce et autres biens intangibles de votre entreprise.

Pour les biens tangibles, on les divise, encore une fois, en deux parties.  Il s’agit des biens immobiliers et des biens mobiliers.

Un actif immobilier, comme votre terrain et bâtisse, représente toujours une transaction majeure.  Au Québec, les spécialistes en évaluation en bien immeuble font partie de « l’Ordre des Évaluateurs agréés du Québec ». Le travail de l’évaluateur agréé consiste à formuler une opinion objective sur la valeur d’un bien ou d’un droit immobilier. Les membres de l’Ordre doivent respecter des normes de pratique et un code de déontologie. Il est également soumis à des inspections sur sa pratique professionnelle. De plus, l’assurance de la responsabilité professionnelle constitue un recours supplémentaire pour sa clientèle.

Il arrive souvent que la valeur de vos biens meubles, comprenant, entre autres,  vos inventaires et vos équipements, représente une valeur supérieure à vos biens immeubles. Au Canada, il n’existe aucun ordre professionnel ou regroupement professionnel majeur qui a pour objectif de protéger le client et les utilisateurs de l’évaluation de certains spécialistes. Il existe deux regroupements professionnels internationaux auxquels plusieurs professionnels et grandes firmes d’évaluations québécoises se sont joints.  Du côté européen, on retrouve le regroupement professionnel RICS, qui commence à compter plusieurs membres québécois. Le regroupement professionnel en Amérique du Nord qui a le plus de reconnaissance avec nos institutions financières et nos professionnels est
« American Society of Appraisers ». Dans les années 1990, les firmes d’évaluations se constituaient de firmes d’encans ou de liquidateurs. Mais le monde de l’évaluation a changé.   Avec l’implantation des normes comptable IFRS et PCGR (GAAP) les demandeurs et utilisateurs d’évaluation demandent des standards et méthodologies d’évaluation qui soient reconnus internationalement.

Une évaluation demeure une opinion d’un professionnel.  De toute évidence, les évaluateurs qui évaluent des peintures dans un musée, des équipements de construction, des états financiers ou un immeuble à revenus ont des expertises différentes. Les seules choses qu’ils ont tous en commun: une formation professionnelle, un code de déontologie et des assurances de la responsabilité. Vous avez le droit d’exiger ces documents et aussi le droit de comprendre votre évaluation. En évaluation, « clarity is the key »  que je traduis par « la clarté est la clé ».

Aujourd’hui l’évaluation n’est pas ce que l’on pense, mais ce que l’évaluateur peut encadrer.

Marc-Antoine Martel